Paris, 12 mai de l’an de disgrâce 2015
Hier, j’ai marié mon frère .
L’animal chéri épousait un cristal de femme, de ces trésors dont la Providence est avare, aujourd’hui plus qu’hier encore ; aussi rends-je grâce à Dieu et supplié-je la Très Sainte Vierge Marie de ne jamais quitter du regard ces deux êtres très aimés, mais de les tenir toujours à portée de bénédiction, de les inspirer, eux comme les fruits de leur union . Veuille-t-elle bien que leur récolte ne tarde point.
Grâce ayant été dûment rendue, je souhaiterais à présent – on ne se refait pas – prendre le temps de maudire à sa juste purulence la grand’ville morte à crédit, ce champ de vaniteuse putréfaction qu’il convient d’assainir au plus vite, si tant est qu’il ne soit déjà bien trop tard ; ses ors frelatés se lézardent, ses cache-sexe rétrécissent … Ses simagrées perpétuelles n’abusent ni les yeux ni le bec des médecins de la Peste rose .
Mon effroi, sans doute, fut-il d’autant plus grand qu’il me fallut, le temps d’un week-end, séjourner en plein cœur du Cloaque, ce marais où clapotent de concert en leur bain fangeux pédérastie conquérante, snobisme clownesque et judaïsme à gourmette . L’avant-garde de leur république de chapons en somme .
Ah, c’est qu’ils sont jojos, tiens, les hipsters précieux ! Voyez un peu cette barbe qui coule de leurs mentons fuyants : n’évoque-t-elle pas plus volontiers une cramouillette en frîche que la fière toison du légionnaire ? Et les massives gougnottes à moustache, les croulantes rombières déguisées en putains juvéniles, les rabbins à trottinette, tous piaillant dans l’indispensable Aïefoune 12 entre deux vaporeuses succions de ce détestable flûtiau nicotinique qui semble avoir été inventé pour que l’on distinguât les crétins des autres sans qu’ils n’eûssent même à ouvrir la gueule ! Nom d’une pipe, quelle faune !
Partout l’on croit sentir le mariage de la fraise Tagada et du tarama douze ans d’âge achevant de croupir doucettement sur leur couche de biscotte azyme …
Il s’est trouvé que mon arrivée en ce zoo fut accueillie par les braillements ravis et gesticulations ésotériques d’un large troupeau de mongoliens à roulettes ; les bêtes semblaient quitter leur pâturage goudronné pour quelque autre Eden de crétinisme béat … L’étude éthologique de cet curieux phénomène migratoire mériterait d’ailleurs qu’on lui consacrât une attention toute particulière – attention que je n’ai, on l’imagine, assurément pas le goût de lui prêter .
Pour me rendre aux noces tant attendues, j’eus à passer par Barbès .
Ce bourbier tiersmondisé, bruyant, odorant, crasseux, je le connais fort bien, les transports toxicomaniaques passés m’ayant amené à arpenter assidûment les chemins galeux du XVIIIème arrondissement . Que de lambeaux d’honneur n’y ai-je pas abandonnés ! De quelle indignité ne me suis-je pas couvert, tandis que j’errais par ses chemins, raclant à l’envi ma misère sur le bitume de la très mal nommée Goutte d’Or dont les ruelles viciées ne sont rien de moins qu’un avant-goût d’enfer !
La découverte de ces lieux de perdition à de quoi abasourdir le brave cul provincial ; le pauvre diable peinera décidément à comprendre ce qui réjouit les ravis de la crèche multiculturaliste – si ce n’est la joie de détruire leur berceau – dans le fait d’importer à grands frais sur le sol national des foules misérables et profondément attachées à leurs traditions respectives, plus ou moins archaïques (parfois antagonistes), et souvent résolument hostiles au catéchisme républicain que servent à longueur de journée leurs hôtes imbéciles .
Sans doute, les deux territoires de colonisation pluri-communautaire – deux mondes ô combien antithétiques ! – que sont le Cloaque et Babel Oued offrent-ils un apperçu de l’avenir que l’On a choisi pour les pommes gauloises, à savoir la réalisation pleine et entière de cet agenda messianique qui, depuis une éternité, agite la cervelle des prédicateurs « planétariens » .
La Souche ayant poussé son dernier râle, mise à mort par le nihilisme bourgeois – et ses redoutables avatars que sont l’incessant carnage abortif, l’individualisme forcené qui détourne la masse de son devoir premier, le renouvellement de l’âme et du sang de la Nation, la promotion des déviances sexuelles – conjoint à l’effarante invasion de la Patrie par des peuples jeunes, vigoureux et féconds – accompagnée, elle, d’injonctions au métissage de plus en plus pressantes -, la France se trouvera, enfin, laissée à sa noblesse nouvelle – la fameuse « hyperclasse » cosmopolite et suprêmement nombriliste – , à la quiétude de laquelle veilleront jalousement les corps constitués tandis que, par delà les gigantesques murailles d’ivoire, tonneront les djembés et résonnera l’écho strident des youyous .